Noyau dur de la TNN et redirections
par
Comme Alain Bruyère l’a écrit, il faut sans doute qu’on se mette d’accord
sur ce
quoi on est d’accord. Sion m’a rapporté que Xavier lui a un jour dit que
la TNN
était d’une grande simplicité. Si on me demandait de résumer
la TNN, je dirais que c’est une suite d’accordages/debuggages symbolisés par
l’écriture binaire des nombres. Après il s’agit d’appliquer cette suite
d’accordages/debuggages à tous les domaines de la science et de la
philosophie.
(Notez que pour moi l’écriture binaire des nombres
est une clé qui me permet de comprendre rapidement les écrits
de Xavier, mais je ne considère pas que c’est forcément l’outil
primordial à partir duquel nous devons travailler.)
Ainsi on retrouve le même schéma de pensée dans la genèse du monde,
l’histoire
naturelle du monde avec l’apparition de la vie et de la pensée, et l’histoire
culturelle de l’homme.
Plusieurs choses me gênent dans la correspondance
entre les noo/bio/cosmo/proto-arithmétiques
et les noo/bio/cosmo/proto-sphères : Qu’appelle-t-on arithmétique ?
Qui compte quoi ? Quels sont les opérateurs ?
Pourquoi l’arithmétique est-elle le propre de l’homme
alors qu’avec des ordinateurs composés uniquement de matière inerte,
voire simplement un papier et un crayon, on travaille
avec de l’arithmétique univoque ? À partir du moment où
il y a conservation de la masse, j’estime que la Nature sait
compter de manière univoque et plus fiable que les logiciels financiers
les plus sécurisés.
En ce qui me concerne, de la microphysique à la macrophysique
il y a décohérence et on peut compter les objets macrophysiques
sans ambiguïté. Autrement dit je laisse la protophysique
aux particules élémentaires de la microphysique mais
je passe directement à la nooarithmétique en macrophysique.
Que se passe-t-il entre la microphysique et la macrophysique ?
Justement je n’en sais rien, mais le quantum
d’action contient déjà les trois quantités TFL,
donc pourquoi sous-estimer la macrophysique ?
Chez Lupasco, il existe comme chez Xavier une logique à trois termes :
l’un est la macrophysique, un autre est la biologique,
et la troisième est la microphysique isomorphe au psychisme humain.
Je replacerais donc la proto-arithmétique au niveau de l’inconscient humain.
Quant à la conscience humaine, elle appréhende la macrophysique,
elle compte les objets de la macrophysique, donc je la place aussi en
nooarithmétique. On voit aussi qu’apparaît une problématique
sujet-objet.
Quid de la cosmo-arithmétique et de la bio-arithmétique ?
Je n’en sais fichtrement rien. Mais il reste à se poser
la question du compteur et de l’objet compté. Quels sont
les protocoles de comptage et de langage arithmétique ?
Quelle est la grammaire de ce langage ? Du coup ces arithmétiques
sont peut-être à redéfinir. Faut-il (dés)accorder le compteur
et/ou le compté ?
Ce que j’écris n’est que pure spéculation mais pour moi
le découpage des différentes arithmétiques et surtout
la correspondance entre objets observables et objets inobservables
n’est pas acquis.
Si vous n’êtes pas d’accord avec moi et que vous pensez
que je n’ai pas lu Xavier d’assez près dites-moi
ce que j’ai manqué.
Un autre point sur lequel je voudrais attirer l’attention
est que nous faisons aussi l’amalgame au niveau de nos ambitions
entre l’épistémologie et la science. Or ambition épistémologique
ne rime pas forcément avec ambition scientifique, du moins
dans un premier temps. Ce qu’on vise, c’est l’ambition épistémologique et
conceptuelle, pas le prix Nobel de biologie ou de physique.
Sommes-nous d’accord ?
Lorsqu’on invente un nouvel outil en mathématique,
on cherche d’abord à l’éprouver en démontrant des résultats connus
avec des méthodes différentes. Pourquoi se concentrer
sur le boson de Higgs et la distribution de la redondance des codons ?
Il y a tellement de choses connues en physique, de particules
bien étudiées, une classification périodique qui ne demande qu’à avoir
de nouvelles interprétations, que ce serait dommage
de les laisser tomber et de ne pas les soumettre aux concepts
que nous voulons développer.
Restreindre nos ambitions scientifiques nous offre une autre avantage,
à savoir que nous pouvons nous fixer des objectifs plus réalistes.
La TNN ne se veut-elle accessible qu’à des sommités de la physique
et des mathématiques, ou ses concepts sont-ils suffisamment
simples et universels pour qu’on puisse les développer
par nous-mêmes ? Beaucoup parmi nous ont des formations scientifiques
non négligeables, Mathieu fait une thèse de physique,
Sion a réalisé des projets informatiques complexes,
sans parler des grandes écoles dont d’autres membres du groupe
sont anciens élèves. Effectivement il y a peut-être un souci
au niveau de certains concepts physiques du côté des relations
d’indétermination de Heisenberg ou de la relativité d’échelle,
mais rien d’insurmontable si le besoin mathématique se fait
réellement sentir.
À titre d’exemple on pourrait se demander si on pourrait réfléchir
sur la notion de débuggage et inventer des arithmétiques buggées.
Bugger les nombres, les opérateurs... Par exemple,
avec l’arithmétique booléenne, on raisonne modulo 2.
De manière générale, si on raisonne modulo p, on crée p classes
d’équivalences
dans Z, ensemble des entiers. On ne fait plus la différence
entre 0, p, -p, 2p, -2p, etc. Peut-on parler de débuggage ?
Est-ce trop simple et cherche-t-on plutôt du débuggage de type décohérence ?
Là effectivement il faut creuser au niveau de la formalisation
de la physique quantique.
Arrêtons de jouer les martyrs ou les génies incompris, ne donnons
plus dans la morosité. C’est bien de déprimer un peu de temps en temps
mais après il faut se lever, identifier les problèmes et
changer la situation. Notre morosité vient du fait qu’on traîne
des concepts incertains sans oser les remettre en cause et les reformuler,
et qu’on se pose des questions trop grandioses avec ces concepts.
Je vous invite donc à essayer de trouver des questions simples,
à notre portée, sans perdre de vue notre ambition épistémologique.
Si nous ne pouvons faire l’économie de mathématiques pointues,
nous pourrons après appeler à l’aide à l’extérieur et chercher à
communiquer voire publier, mais pas avant d’écrire de manière
humble et rigoureuse et surtout de définir nos attentes.
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