Chaque donation est activation d’une potentialité dormante
par
Chapitre 4.8 du Livre 1 en cours de rédaction
Pour faciliter la compréhension des renforcements successifs par degré de l’accordage initial de l’Univers, je les ai attribués dans le Livre 0 à la donation d’un suraccord et j’ai comparé cette donation à une insémination ; elle n’est féconde que si le receveur est fécondable. Ce que sème un Semeur transcendant - convenons de l’appeler Peraccordeur - c’est donc de l’accord ou, selon l’image de Raymond Lulle : la graine d’un arbre d’amour . Mais il a pris ses dispositions pour que sa croissance s’accomplisse par étapes, comme à la faveur de greffes successives comparables à autant de réensemencements. Précisons maintenant que ce Semeur Peraccordeur n’a pas à intervenir pour effectuer ces greffes. Les greffons sont dans la graine d’une plante hermaphrodite, comme autant de virtualités dormantes qui ne d’activeront que lorsqu’elle se sera quelque part suffisamment développée pour que le pistil d’une fleur soit en état d’être fécondé par ses étamines. De même, on peut considérer que les fractions prédéfinies de cette graine de Peraccord sont comme des semences mâles dormantes dans l’attente que quelque part un ovocyte femelle devienne fécondable à la faveur d’une évolution darwinienne sans que le Semeur ait à intervenir dans le temps. La fécondation interviendra automatiquement dès qu’il se trouvera un ovule ayant assez grandi pour être réceptif. Il reste que l’intevention du Peraccordeur est requise pour donner cette virtualité dormante non plus dans le cours de l’évolution mais en son point de départ.
Selon la TGS, la semence est donc entièrement donnée dès le principe et chaque réensemencement est en fait activation d’une potentialité inscrite dans cette semence qui intervient en son heure comme une fécondation, lorsqu’il advient, au hasard des sélections naturelles, qu’un support récepteur devient fécondable, disposé et disponible pour la reproduction. L’activation n’est donc pas opérée par une donation mais par le fait qu’une résonance se trouve fortuitement réalisée entre une potentialité mâle latente et une fécondabilité femelle patente. Notons que cette adéquation entre un émetteur et un récepteur n’est qu’une traduction sur le registre sexuel de l’adaptation entre un individu et son milieu que postule la théorie darwinienne de l’évolution. Quand bien même la reproduction n’est pas sexuée, la sexualité est présente au sein de tout écosystème dans le couplage harmonieux entre une espèce contenue et son environnement contenant, impératif vital pour la perpétuation de cette espèce.
Ainsi, lorsque, dans le Livre 0, par souci pédagogique, j’impute chaque émergence à une donation spécifique, il doit donc être clairement compris maintenant que cette donation d’un degré supérieur de communion a été “accordée” au départ avec la semence initiale. À l’exemple des phénoménologues qui s’interrogent sur une donation première de “l’apparaître”, j’ai attribué les émergences à des donations successives qui en fait sont des activations successives de donations déjà faites, activations qu’on aurait tort d’attribuer à, une initiative transcendante ; seule la donation de cette virtualité est imputable à un donateur transcendant.
La TGS est appelée à rendre compte de l’économie de ce fractionnement initial d’une réserve séminale en attente d’une activation tributaire des aléas de la croissance de l’arbre évolutif auquel cette semence donnera naissance. Cette semence est riche de toutes les potentialités du Peraccord. Lorsqu’au terme de ces activations successives est atteint cette perfection de l’accord (ce Peraccordement), Peraccordeur et peraccordé sont en état de Percommunion. Le Peraccordeur tire de sa propre essence le Peraccord qu’il accorde gratuitement. Il personnifie le Peraccord. J’exploite ici la triple acception du verbe accorder explicitée plus haut §2-4 : donner généreusement, faire concorder, ajuster conformément à une norme de justesse. Le Peraccordeur est semblable à un père qui met tout son patrimoine dans le berceau de son fils mais il a pris cette disposition essentielle : il a fractionné son patrimoine de telle sorte que le fils ne puisse prélever que la fraction adaptée à son âge, tel un acompte qu’il soit en mesure de faire fructifier.
Cette clause est inhérente à la nature même de ce patrimoine qui n’est que de la communion ou de l’amour impliquant ajustement et consentement mutuels gratuits entre l’aimant et l’aimé. Quant au fractionnement de ce patrimoine, on va voir qu’il est inhérent à la fécondité même de l’accord susceptible d’engendrer sa propre croissance par degrés. L’amour n’est pas seulement ajustement et gratuité, il est générateur. Parce que le don d’amour procède de la générosité du Peraccordeur, il génère. La donation du patrimoine implique donc donation du potentiel générateur de l’amour par fractions successives qui, nous le verrons, sont définies par les composantes mêmes de tout accord. J’ai indiqué dans le Livre 0 que l’accord conjugue comme l’amour trois déterminations intriquées : liberté, réciprocité et fécondité.
Récapitulons maintenant ce que nous avons déjà appris dans le Livre Zéro sur ces degrés croissants de communion attestés dans la Nature.
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