Quelques réflexions, à propos de l’approche de
« Une quête insensée du Sens » (X.S.), par Bernard Carré,
et du compte-rendu « Réunion des 9 et 10 décembre », par Alain Bruyère !
Comme le dit Alain B., dans son compte rendu des 9 et 10 décembre (sur site Béna),
la « Quête de sens » nous apparaît comme « articulée sur l’existence d’un « Projet ».
Or il ajoute justement « la science actuelle récuse l’idée de projet mais non son dévoilement ».Un projet pour l’Univers, implique d’une part une Création à partir de rien, une origine (= 0 du vide), d’autre part une Finalité, aboutissement d’un projet (Oméga).
Or la science ne connaît que les faits historiques, c’est à dire le déroulement du Temps, à partir d’un commencement de l’Histoire (convention du « Big-Bang », remis à ce jour partiellement en cause par certains).
Avec l’optique « Projet », il faut bien considérer que nous sommes donc dans
« l’espace de pensée » transcendantal, et non pas du phénoménal.
La logique rationnelle demeure présente, mais elle doit être renforcée par une dimension nouvelle, celle de la foi, ou par un refus explicite de s’y conformer ( libre-accord ou désaccord).
Nous sommes donc amenés, pour satisfaire notre « Quête », à faire un premier choix radical, à décider, préalablement d’un « parti-pris » - soit dans un sens restrictif aux limites auxquelles s’oblige la connaissance scientifique, soit dans un sens extensif, avec les apports complémentaires mais différents, de la foi.
La foi exprime, pour affronter le « mystère », la croyance en un »Projet divin pour l’Univers et en particulier pour l’Homme, sa créature privilégiée.
La foi m’apparaît comme un mélange énergétique, (dans des proportions inconnues), de confiance, d’espérance et de quasi-certitude (curieusement adossée à des moments de doute, devant l’inouï du divin).
Ce qui est intéressant, c’est de chercher à approfondir, en quelque sorte, ce« savoir » implicite, fruit d’une « révélation », qui relève à la fois, d’un sens intuitif et d’un sentiment d’ordre spirituel.
Qu’est ce qui se passe : on « éprouve » par l’effet de la « Grâce », l’action de Dieu, et on ressent, d’une façon surnaturelle, sa « Présence invisible », qui vous guide !
L’action de Dieu constitue un accompagnement des libres choix pour l’homme, des façons de conduire sa vie. Mais il est important de noter (comme le souligne J.M.Maldamé), que cette action divine, intervient sur le plan ontologique, et n’entre pas de ce fait, en contradiction, ni avec les lois naturelles, ni non plus, avec le principe de notre liberté.
L’Evolution dans le temps, que nous constatons (création continue), n’est pas véritablement « dirigée » par Dieu, mais plutôt « orientée ».
Nous avons conscience que l’Homme, garde toujours, la faculté de choisir entre le refus ou l’acceptation de la réalisation du Projet, telle qu’il la comprend.
Dieu reste pourtant le seul maître de sa création et intervient avec sagesse, lorsqu’il le juge bon : ainsi l’exemple le plus accompli est la prodigieuse et merveilleuse « Incarnation » qui est la grande spécificité de la religion chrétienne, d’où tout s’enchaîne et s’explique.
Pour notre part, nous interprétons le « Dessein de Dieu », comme une union totale et définitive avec, ce qui est difficile à expliciter, le contenu de la notion de Parousie. Nous sommes alors participants à la « Gloire de Dieu ». Or nous savons que le seul chemin, la seule « voie » pour y arriver, est celui de l’Amour, du prochain, comme de Dieu ! (Amour, « accord gagnant », comme le dit Alain B).
Je voudrais citer Prigogine qui déclare : « La vie est caractérisée par une fonction d’ordre, mais cette tendance semble le résultat de désordres apparemment hasardeux ».
La contingence et la « nécessité » sont parties prenantes de notre affrontement au Réel, tel que nous pouvons nous le représenter. Mais il faut relativiser leurs effets, par rapport à la temporalité. Le hasard, peut mesurer notre ignorance, et être considéré comme, ce qui ne peut encore avoir une explication rationnelle à ce jour (malgré les progrès quantiques) !
Ainsi, on peut considérer la « quête de sens » (objet de la T.G.S.), comme « tête chercheuse » de nos investigations, alors que la succession d’accords, librement consentis (objet de la T.G.A.), que Alain B. appelle justement la « flèche d’accord »,
constitue le pavage de ce chemin du sens, auquel nous aspirons !
L’Accord renvoie donc bien aux notions de Liberté, sans oublier son corollaire de Responsabilité, mais nous restons dans le « monde des Idées », donc non phénoménale.
Par contre, les trois grandeurs fondamentales, temps, force et espace, qui structurent effectivement, notre univers réel physique (et le quantum d’action), en relève.
Je suis bien d’accord avec X.S., lorsqu’il insiste sur le fait que l’homme, créature accomplie, par ses actions propres, intervient dans le devenir de l’univers, comme « co-créateurs » en continu, dans l’évolution temporelle, telle que nous la connaissons.
En interaction de la « prise de chair » du Christ, il semble que l’on puisse parler de notre « prise de divinité », parce que nous sommes créés « « images de Dieu ».
A propos de l’épistémologie de la Communication, il faut souligner le jeu des
interactions et l’importance, à coté de l’émetteur, du rôle du « récepteur », qui partant d’une information reçue, la transforme par son interprétation, et l’enrichit par des éléments nouveaux personnels, qui relance le débat.
J’en reste là aujourd’hui, dans mes réflexions, ayant seulement voulu manifester l’intérêt que j’ai porté à notre réunion.
19 décembre 2005 B.Lallour
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