Stephen Hawking : "Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ?"
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Ce qui me paraît intéressant à approfondir chez Hawking - et qui est aujourd’hui au cœur de ma recherche – c’est que l’Univers est créateur de sa propre création.
J’ai lu le dernier Stephen Hawking qui vient de sortir chez Odile Jacob (Février 2011) traduction de l’édition anglaise parue en 2010.
Sous le titre accrocheur "Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ?", je m’étonne qu’un savant de la classe d’Hawking ait besoin de sortir un ouvrage alimentaire qui n’apporte rien de vraiment neuf. Mais je me suis appuyé cette lecture car le titre de la présentation de Font Romeu (que prépare de Groupe Béna) : "L’Univers a-t-il un sens ?" » pose la même question qui sera d’ailleurs certainement soulevée par Trinh Xuan Thuan.
Il commence par affirmer d’emblée que "la philosophie est morte faute d’avoir réussi à suivre les développements de la science moderne". Il pourrait en dire autant dire la théologie qui ne semble pas être sa tasse de thé. La première moitié du livre est une bonne vulgarisation de la Théorie quantique (Heisenberg - trous d’Young- Principe d’incertitude, Univers parallèles, etc....) dont nombre de philosophes sont désormais avertis contrairement à ce qu’il pense.
Mais on est appâté par la 2ième partie qui annonce la M-Théorie comme Théorie du Tout révélation par la Science d’un dessein qui semble-t-il – car c’est assez confus - n’a pas besoin d’être révélé ni conçu par Dieu. L’argument est résumé dans la page de conclusion. « La M-Théorie est l’unique candidate au poste de théorie complète de l’Univers. Si elle est finie - ce qui reste à prouver - elle fournira un modèle d’Univers qui se crée lui-même. Et nous faisons forcément partie de cet Univers cohérent (…) Le fait que nous êtres humains – simples assemblages de particules fondamentales de la nature –avons pu aboutir à une telle compréhension des lois qui gouvernent notre Univers constitue en soi un triomphe fantastique. (…) Si cette Théorie est confirmée par l’observation, elle conclura avec succès une quête commencée il y a plus de trois mille ans . Nous aurons alors découverte le grand dessein ».
Malheureusement cette M-Théorie n’ est encore qu’hypothétique et l’on est frustré de n’apprendre dans ce livre rien de précis à son sujet. Hawking est physicien et pour lui une Théorie du Tout est une théorie du seul Tout physique ; en découle sans que l’on comprenne comment la génération à partir des « particules fondamentales » de la matière, de la vie et de la pensée . Le Tout physique comprend selon lui le tout biologique , le tout noologique et le tout culturel sans mention ni explication des formidables discontinuités informatiques que constituent les nucléosynthèse, biosynthèse et noosynthèse.
Ce qui me paraît intéressant à approfondir chez Hawking - et qui est aujourd’hui au cœur de ma recherche – c’est que l’Univers est créateur de sa propre création ; il est créateur de son projet. D’où cette première idée : l’on n’a plus besoin d’un Dieu Créateur Mais aussi cette seconde idée : l’on a encore besoin d’un Dieu Créateur d’un Univers autocréateur. C’est là le fameux design, le dessein divin, le projet de création d’une autocréation qui soit par conséquent capable de concevoir d’elle-même ce design et libre de réaliser ainsi le projet du Créateur. C’est selon moi conforme à la Théologie participative de St Paul où membres du Corps du Christ nous sommes ses bâtisseurs à la faveur d’une recherche « à tâtons » de la vérité sur la logique de cette autocréation . Cette élucidation ne peut se dispenser de la démarche universaliste de la Science en quête d’une Théorie du Tout naturel et culturel de l’Univers universellement confirmée et reconnue car c’est ainsi que ça marche : que l’on s’éclaire, que l’on communique , que l’on vit heureux, que l’on survit et donc que l’on ne meurt plus. C’ est sans doute par l’effet d’une inspiration individuelle qu’un homme peut nourrir l’espérance d’un tel projet mais sa réalisation ne saurait être qu’œuvre collective. C ‘est dire que l’homme n’a pas à rêver d’un autre monde dans quelque au-delà, de l’évasion dans quelque ultra-Univers, mais de la régénération du monde qui est le sien , de sa libération de toutes les ignorances qui sont autant d’aliénations, de la tranformation de toute opacité inintelligible en clarté d’intelligibilité lumineuse. C’est ainsi que je comprends l’annonce par Jésus que le Royaume de Dieu est déjà parmi nous, attendant de nous que librement nous soyons les ouvriers de sa transfiguration . Il est rédempteur en tant que libérateur, annonciateur d’une délivrance de tout esclavage qu’il nous appartient de réaliser librement
Je viens de découvrir la même thèse soutenue en 1958 par le mathématicien Paul Finsler dans son livre « La vie après la mort » traduit et commenté en 1999 ( éditions encre marine) par Daniel Parrochia, professeur d’épistémologie à Lyon. Je l’ai naguère rencontré ; c’est un ami de mon fils Jean ; il est au courant de ma recherche . Je vous reproduis la quatrième de couverture :
En 1958, Paul Finsler, mathématicien helvétique, astronome amateur et découvreur de comètes, publie un petit opuscule sur " la vie après la mort ", dont on présente ici la traduction. Le premier mouvement est de se demander ce qu’un scientifique peut bien avoir à dire sur un sujet pareil et pour quelle raison il s’intéresse à une telle rêverie. Mais on montre ici que Paul Finsler prend son thème au sérieux et que ses travaux en théorie des ensembles et en géométrie différentielle servent de fondements à ses thèses métaphysiques. Ainsi, la notion d’ensemble circulaire invite à identifier un élément à une classe, en l’occurrence, chaque homme à l’humanité tout entière ; quant à celle d’espace de Riemann, elle permet de soutenir que la vie est finie mais non nécessairement limitée, de sorte que la vie qui continue, l’autre vie, n’est en fait que la vie des autres. Etant donné sa méthode et la richesse suggestive de son contenu, le nouveau Phédon du mathématicien platonicien méritait, selon nous, d’être rendu accessible à un large public.
Hawking le physicien aurait intérêt à s’informer des travaux de Finsler le mathématicien et surtout des commentaires très substantiels de Daniel Parrochia qui lui montrerait que la philosophie n’est pas morte et que la sienne est très courte. La théologie aussi n’est pas morte
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