Le goût piquant de l’univers (Elisa BRUNE)

Le Pommier, 230p
samedi 24 mars 2007
par  Eric LOMBARD

Quand on saura que l’auteur est une journaliste scientifique belge et que son livre est un reportage sur un séminaire de cosmologistes organisé par un physicien de l’université libre de Bruxelles, on aura compris d’où sont venus les conseils de lecture. Merci donc à Alain d’avoir favorisé cette rencontre avec certains parmi les plus grands noms de la cosmologie contemporaine.

La chronique de cette semaine en vase clos dans un village des Alpes de Haute Provence n’est pas la partie la plus excitante du livre, mais c’est un bon écrin pour des interviews très riches dont je vous livre quelques aperçus en rapport avec nos réflexions.

Juin 2002. Colloque de Peyresq (Alpes de Hte Provence) fondé en 1995 par Edgard Gunzig, physicien à l’université libre de Bruxelles.

Renaud Parentani p40
- 2 approches pour unifier relativité générale et mécanique quantique : une approche très théorique, la théorie des cordes, et une approche plus pragmatique basée sur l’étude des trous noirs (S. Hawking) et du big-bang, situations où se manifestent effets quantiques et gravitationnels.
- On peut décrire la réalité sans le temps. Le temps est une variable qu’on ajoute pour simplifier la description des phénomènes physqiues, un peu comme la température. La notion d’espace est aussi une notion émergente.

Alex Vilenkin p63, p106
- La constante cosmologique correspond à la densité d’énergie du vide. L’énergie du vide calculée avec la théorie quantique est colossale et dépasse de loin ce qui est compatible avec la théorie cosmologique.
- Dans un univers en expansion, la densité de matière diminue, alors que la densité d’énergie du vide reste constante. Il arrive un moment, et on y est, où la densité de matière devient inférieure à l’énergie du vide, ce qui explique l’accélération de l’expansion.
- Problème de la coincidence temoprelle. Pourquoi maintenant, alors que nous sommes là pour l’observer ? Vilenkin l’explique par le principe anthropique, qui n’a rien de choquant dans l’hypothèse d’univers multiples.
- Postule que la constante cosmologique est due à l’énergie du vide et est différente selon les endroits de l’univers. L’énergie du vide serait donc variable, selon un champ scalaire. Les galaxies ne peuvent se former que si elle est faible.

Gia Dvali p87
- Il n’existe qu’un seul phénomène qui peut se propager dans les dimensions supplémentaires, c’est la gravitation (modèle brane + dimensions supplémentaires)
- L’introduction de dimensions supplémentaires permet d’expliquer le fait que la gravitation est beaucoup plus faible que les autres forces. Nous n’en voyons qu’une toute petite partie.
- La gravitation est une force spéciale : c’est la seule force qui trouve sa source dans l’énergie. Si rien ne se trouve dans un espace, il n’y a pas d’espace. La gravitation existe donc partout où l’espace existe.
- Les dimensions supplémentaires permettent aussi de résoudre le problème de la constante cosmologique. L’énergie du vide calculée avec la théorie standard, dépasse de 60 ordres de grandeur la valeur mesurée. Comme notre univers est quasiment plat, son énergie est faible (il en faut beaucoup pour courber l’espace). L’énergie du vide calculée est suffisante pour courber les dimensions que nous ne voyons pas, très petites donc très courbées.
- Seules les cordes fermées peuvent représenter la gravitation, car elles peuvent se mouvoir en dehors de la brane.

Marc Lachièze-Rey p118, p135
- Le principe anthropique est une idée tautologique et inintéressante.
- La théorie des cordes est sédusiante car elle poursuit la géométrisation de la physique.
- L’idée d’inflation est perverse, car elle oblige à imaginer une physique différente de la nôtre.

Brandon Carter p163 (père du principe anthropique)
- Il faut impérativement penser aux effets de sélection induits par la présence de l’observateur. Le moment et l’endroit de l’observation ne sont pas nécessairement quelconques et représentatifs de la réalité. L’observateur peut perturber l’observation (métaphore du chasseur)
- Il vaudrait mieux parler du principe de sélection anthropique
- Croit que notre planète est atypique et que la vie avancée est rare dans l’univers.
- Cite Freeman Dyson qui dit que la vie une fois établie se rendra indépendante de l’environnement physique et pourra survivre à l’extinction des étoiles.

Glennys Farrar p185
- La matière noire pourrait être une forme de matière très stable, résultant d’une nouvelle forme d’interaction entre particules dans le cadre de le théorie standard.


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