Réflexions sur Livre 1 de X.S.
Je commencerai par évoquer les très riches commentaires de Sion Mamame du 14 juin et le dialogue qui s’ensuivi avec Xavier. Je suis personnellement globalement d’accord avec les remarques de Sion, dont j’ai apprécié particulièrement quelques phrases bien frappées, mais une fois de plus les précisions apportés en réponse par Xavier, sont très éclairantes et pertinentes.
A propos de la notion dominante d’Accord, (dans la T.G.S.), je pense qu’il faut préalablement s’entendre sur la signification de ce terme aussi polysémique que celui de Sens.
Le Littré distingue 19 acceptions, mais j’en retiendrai 3 principales :
Accord, en tant que gratification , don insigne et gratuit ( signification originelle, transcendantale). Ex, le Peraccord de niveau axiomatique ou divin.
Accord, en tant qu’adhésion, d’assentiment résultant d’un choix, conduisant à un accordage (signification commune, la plus usuelle, immanente). Ex, la Communication en elle-même, qui résulte d’un accord à minima sur l’interprétation d’un langage lui-même conventionnel.
Accord, en tant que dispensateur d’une ambiance harmonieuse. Ex, Diapason sur le plan musical, mais également numérique (adéquation de l’arithmétique à la physique des corps…).
Ces trois variantes sont souvent, à la fois distinctes et confondus, dans une « unité plurielle » de synthèse. On ne les distingue, que lorsque l’on veut faire l’historique des degrés d’accord.
Je voudrais faire remarquer qu’il semble que l’Accord, au niveau humain, (qui met obligatoirement en cause 2 Personnes), ne soit que très rarement total ! Chacun de nous s’emploie à construire sa propre vision (toujours provisoire et datée) des choses, et notre sympathique débat (dialogue) sur le bien-fondé des arguments développés, en est la meilleure illustration. L’herméneutique est l’art de ce que l’on juge, juste interprétation !
Dans le sigle T.G.S., je préférerais, à « Théorie », l’emploi du terme « Théorisation » , qui me semble davantage marquer qu’il s’agit d’une proposition d’expliciter l’accordage initial de l’Univers, tel que nous pouvons le concevoir, en tant que flèche pensante de l’Evolution !
L’originalité, de cette théorisation, est de considérer que la Nature réalise elle-même un accordage systématique, qui constitue l’explication d’une évolution harmonieuse dans sa finalité.
Cette accordage, que seul l’homme, avec sa pensée réfléchie, peut constater, est-il le seul fruit du seul hasard, ou d’un « dessein de Dieu » préétabli ?
Chacun peut avoir son opinion, mais nous pensons (avec l’aide de la foi), que le seul « dessein de Dieu », est d’accordé une fois pour toute, à l’homme, créature privilégiée, la liberté de jugement sur l’œuvre de Création, telle qu’il la conçoit. Par ce libre-arbitre, il est co-participant à cette création, et il peut pour partie modifier (ou retarder) le devenir naturel ; c’est l’apport du culturel.
Nous sommes conscients que la responsabilité de notre liberté est précisément le droit et le devoir de consentir à une certaine finalité du devenir humain, telle que notre sens du sacré nous le fait pressentir ; c’est l’apport de la spiritualité chrétienne à base d’espérance et d’amour.
J’en viens maintenant, plus directement au Ch.1 « A l’origine, il y a la communication »… (J’aurai préférer, « Au commencement »…car l’origine est d’ordre divin).
J’en viens à me demander, si la source de notre interrogation sur l’univers, qui d’une certaine façon cache notre éternelle questionnement : « Qu’est ce que l’Homme » , ne provient pas de la primauté de la « Relation » On peut considérer que l’accordage est lui-même une conséquence de cette empathie naturelle qui est propre à toutes espèces animales (probablement liée à l’instinct et à la faculté sexuée, mais considérablement développée par l’intelligence humaine).
Le démontage du mécanisme de la communication a été réalisé depuis longtemps, et il semble que la T.G.S. n’en fait que reprendre les termes.
Nous sommes au niveau de l’évidence, notion qui aurait avantage à être approfondie. Toute communication est conscience d’une interaction d’ordre psychique (conflit de pensées), qui se « démarque », et prends consistance, sur le plan de l’interprétation de chacun.
Chacun a une vision évolutive du fil du discours (dialogue), et reconstruit sa propre lecture critique, tout en recherchant une méta-communication de synthèse. Le meilleur exemple est celui du langage lui-même, avec l’arbitraire du contenu du signe (signifié et signifiant).
La T.G.S. souligne justement les apports de la « logique de la complémentarité » avec le « tiers inclus », à coté de celle de « logique de contrariété », celle du « tiers exclus ». Il en est de même pour l’interprétation « en extension », en complément de celle « en compréhension » (déjà développée dans le livre zéro à propos des « Exercices spirituels »).
De même, je trouve intéressant la recommandation de chercher, de préférence, à lire en 3 D, car un vocable a deux dimensions planes mais aussi une profondeur spécifique, qu’il s’agit de mettre en valeur.
Par ailleurs, nous devons considérer l’incomplétude fondamentale, démontrée expérimentalement par Dirac, Godel ou Heisemberg, et notre langage mathématique est lui-même établi sur des axiomes (‘vérité non démontrable), qui relèvent des Principes !
La part de mystère et l’épaisseur de ce qui nous est inconnu apparaît tout à fait nécessaire, pour nous motiver.
La communication résulte d’un long apprentissage, en grande partie subit, qui se confonds avec celui de la vie sociale, mais curieusement les phénomènes de comportements par télépathie semblent beaucoup plus importants chez les animaux , donc au niveau des instincts basiques. Par contre nous bénéficions d’une meilleure faculté d’imitation et surtout nous mémorisons davantage et sommes les seuls à raisonner nos paroles et nos actions.
X.S. interroge (en 1-5) : « Le champ de Protoaccord est-il le champ de Hill » , c’est à dire le champ primordial originaire dans lequel baigneraient toutes les particules ? Une réponse positive exige, à mon avis, que nos pensées soient elles aussi considérées comme des particules d’ordre psychiques (probablement sous forme d’ondes énergétiques) : ceci ne me paraît pas évident !
Certes l’esprit ne peut s’exprimer que par un support physique corporel dans la biosphère, mais la noosphère nous permet de préjuger par la pensée, d’un au delà de la mort qui ne relève plus des éléments cosmiques, mais de l’engendrement initial !
Ce qui importe, et ce qui est le plus souvent éludé, c’est précisément la nature de notre « pensée », en tant que réflexion sur le triptyque « ciel, monde, homme ». Nous avons beaucoup de difficultés à la considérer comme véritablement « matérielle » au sens habituelle, puisque nous allons jusqu’à supposer que la Création de l’univers est le fruit d’une « vaste Pensée » originaire, au niveau de l’Absolu !
21 juin 2006 B.Lallour.
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