Pour moi, le chiffre 0 est « ontologiquement » lié à la numération étagée, qu’elle soit décimale ou binaire, et ne peut donc être associé à ce qui est encore en numérotation monaire (présence ou absence). Il ne peut donc être utilisé avant la noosphère. Et dans les trois premières sphères, je lui substituerais le symbole Ø (symbole mathématique de l’ensemble vide, et que j’appellerais « case vide »).

Au niveau de la protosphère, Ø et 1 sont distinguables parce que différents, l’un des deux étant attaché à la présence (ou occurrence), et l’autre à l’absence (non-occurrence ou désoccurrence). C’est-à-dire que ce second symbole est ambigu en lui-même puisqu’il peut signifier aussi bien l’attente d’un possible « avoir lieu » (dans le futur) qu’une « absence d’avoir lieu » (dans le passé). Autrement dit, pour reprendre une image de Xavier, on ne sait pas à ce stade si la stalle est vide parce que le taureau a choisi de ne pas rentrer dans celle-là, mais est entré dans une autre, ou si elle vide parce que le taureau est encore à l’extérieur, dans les champs. De plus, on ne sait pas de façon « définitive » lequel des deux symboles Ø et 1 signifie que le taureau est dans la stalle, et lequel signifie qu’il n’y est pas, ou n’y pas encore.

Et j’en appelle à tout spécialiste de la numération, et en particulier de la numération monaire, pour nous aider à préciser ce qu’impliquerait une telle distinction. Car en particulier, cela aurait un impact dans l’écriture des symboles chiffrés. J’avoue au passage que pour moi, le zéro inventé par les Arabes vient reprendre le symbole monaire Ø, et l’enrichir d’une signification liée à la numération étagée : il est donc tout à fait loisible de l’utiliser en numération monaire dans la noosphère, mais son concept est trop « riche » pour qu’on puisse l’utiliser en numération monaire dans les autres sphères.