La reconnaissance du pôle de sens de la Création passe par l’effondrement des derniers vestiges économiques, intellectuels et religieux de l’ère moderne.

La fin tragique de l’ère moderne.
Je n’aime pas jouer les Cassandre et depuis que je rédige ce bulletin je suis toujours écartelé entre la dramatisation du présent et les promesses du futur tant j’ai confiance dans l’avenir de l’homme ; j’aperçois de plus en plus clairement le germe nouveau qui pointe tandis que pourrit le grain, et mon espérance pour demain ne m’empêche pas, bien au contraire, d’être solidaire de la souffrance d’aujourd’hui. Cependant lorsque je présentais voici un an la "rose des vents menaçants" je ne me doutais pas que les indices d’une déstabilisation générale allaient autant se multiplier à court terme.

J’ai représenté sur la première page de ce bulletin l’axe Alpha-Oméga de l’histoire de la Création aimantée par un pôle final de sens. L’ère moderne, rationaliste, relativiste et matérialiste, se caractérise par le refus pleinement lucide et conscient d’une telle prédestination dont Teilhard de Chardin a été prophétiquement le théoricien. Les meilleurs esprits se sont persuadés que la dignité de l’homme était d’inventer libre­ment son avenir en l’absence de toute boussole imposant sa polarisation. Mais un monde privé de sens ne peut que devenir incontrôlable comme le vérifient aujourd’hui les hauts responsables de plus en plus im­puissants devant des situations dont ils n’ont plus la maîtrise.

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Vent de Béna - Pentecôte 1999

La Lettre de Xavier - 4 pages