Contingence et nécessité du sens - Xavier Sallantin - 1993

mercredi 22 janvier 2025

Cette conférence a été prononcée par Xavier Sallantin lors du séminaire BENA 6 tenu du 2 au 4 octobre 1993 sur La fécondation mutuelle entre Science et Théologie.

Voici un extrait du texte complet figurant en Annexe :

La question du sens se heurte en science à bien des difficultés et je me bornerai à examiner trois d’entre elles qui me paraissent majeures.

La première difficulté vient de ce que tout savant qui entreprend de décrire le sens de l’évolution n’est plus seulement un cosmophysicien mais un historien, produit lui-même de cette évolution dont il fait un récit chronologique. Il lui faut en toute rigueur raconter non pas une seule mais deux histoires étroitement corrélées : celle de l’Univers saisi dans sa totalité et celle de l’Homme historien de l’Univers, assigné à résidence en un point de cet Univers et mis en demeure de scruter son histoire pour deux raisons principales : c’est d’abord de son destin qu’il s’agit et cela l’intéresse au premier chef ; de plus, il se doit, s’il veut respecter la méthode scientifique, de pratiquer la critique instrumentale ; or l’homme est l’instrument qui fait de l’histoire et qui fonctionne en vertu de réglages congénitaux mis progressivement en place par la Nature tout au long de l’évolution cosmique dont il est le prisonnier. Si l’homme veut éviter les anthropomorphismes inconscients, il lui faut élucider et reconstituer les partis pris par la Nature pour la fabrication de cet instrument afin de découvrir ces réglages spécifiquement humains qui polarisent son regard d’anthropos sur le Cosmos et faussent sa lecture de l’histoire1. Cette prise de conscience des anthropomorphismes est le véritable fondement du principe anthropique, rarement compris, d’où procède sa pleine légitimité scientifique.
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La deuxième difficulté inhérente à la définition scientifique d’un sens de l’évolution vient de la démarcation nécessaire entre la réalité des faits physiques qui ont effectivement lieu et le récit de ces faits que tient le physicien. Ce dernier n’est pas seulement un historien mais un historiographe en ce sens qu’il est prisonnier de l’écriture. Il ne se borne pas à recueillir et assembler des informations sur les phénomènes qu’il observe ; il lui faut les exprimer et les consigner en un discours sur le réel, qui n’est pas le réel mais une histoire dite et écrite avec des mots qui se rapportent à des faits ; mais ce rapport est un filtrage.

Suite dans le document ci-joint (numérisé en 2025 par JN Maisonnier).


Documents joints

Contingence et nécessité du sens
Actes du Séminaire Béna 6 - octobre 1993 - 15 pages

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