Avant le Big Bang (Igor et Grichka BOGDANOV)

Grasset
samedi 10 juillet 2004
par  Xavier SALLANTIN

Les Bogdanov et moi

Plusieurs amis de Béna m’ont demandé mon avis sur cet ouvrage des jumeaux Bogdanov (les 2B) trouvant diverses résonances avec mon interprétation du Big Bang pour lequel notamment “les notions habituelles de haut et de bas, de gauche et de droite, d’avant et d’après se mélangent, s’effritent et finissent par perdre toute signification” (p. 225). On pourrait croire à un plagiat mais non, je doute qu’ils aient jamais eu un papier de moi. De plus je les ai entendus parler à la Télévision du “génome de l’Univers” et j’ai dressé l’oreille car j’utilise cette expression depuis bien des années : mais dans leur livre je n’ai pas trouvé cette expression, si ce n’est p. 151 l’évocation d’un code secret de l’Univers ce qui n’est pas une idée nouvelle ; elle a été largement exploitée voici près de 20 ans par des physiciens illustres tels que Pägels.

Mais mes correspondants m’ont fait surtout valoir qu’au moins les Bogdanov savaient se vendre en publiant chez Grasset et que je devrais les imiter. J’avoue que j’ai été réticent à plonger dans cet ouvrage car je n’avais pas envie de me faire avoir, comme en 1991 lors de la publication chez le même éditeur de “Dieu et la Science, entretiens avec Jean Guitton”. J’avais des excuses car j’étais un intime de Jean Guitton qui avait préfacé mon ouvrage “L’épreuve de Force” (édité par la Fondation pour les Études de Défense Nationale, - 1975 -épuisé). Le livre des 2B avait fait un tabac- (pas le mien !) -, 300.000 exemplaires vendus en 3 mois - ce qui représente un pactole - le temps d’être éreintés tant par les scientifiques que par les théologiens. Ils faisaient déjà preuve dans cet ouvrage de leur talent exceptionnel de communicateur, mais ils avaient commis de tels fautes sur le terrain de la logique et de l’épistémologie que ce livre avait fait en définitive plus de tort que de bien à la cause qu’ils voulaient défendre ; ils étaient en bref tombé dans le panneau d’un concordisme prématuré en ce qui concerne les origines de l’Univers selon la cosmophysique et selon la Genèse biblique et le bon Guitton, déjà très âgé qui avait la candeur de l’artiste (il était peintre) plus que la rigueur du logicien, avait cru l’heure arrivée de la consécration des intuitions de Teilhard de Chardin dont il était un disciple zélé.

Le retentissement en 2002 de“L’affaire Bogdanov, Big Bang Scientifique !”

En fait de rigueur logique je dirai d’emblée que les 2B n’ont pas fait de progrès depuis 13 ans et que l’ouvrage comporte nombre de contradictions et d’imprécisions dont je vais donner des échantillons. Ceci n’enlève rien à leur talent de vulgarisateur lorsqu’ils retracent l’évolution de la science des origines depuis un demi-siècle dans la première partie de leur livre qui ne concerne pas directement leur thèse. C’est du bon travail de journaliste scientifique qui atteste une grande érudition mais qui n’apprend rien à ceux qui, comme moi, ont eu la chance de pouvoir suivre pas à pas et en direct les étapes de cette passionnante quête depuis la théorie de l’atome primitif de l’abbé Lemaître. Mais il y a pas mal de poudre aux yeux dans cette première partie historique qui commence comme un polar par le séisme scientifique qu’aurait déclenché en 2002 “l’affaire Bogdanov” célébrée par divers journaux “comme un Big Bang en soi”pourtant évoquée par Alain Connes avec circonspection dans “Le Monde‘” du 20 décembre 2002. Comme je suis attentivement l’actualité scientifique en épluchant plusieurs revues réputées sérieuses, j’avoue à ma honte n’avoir pas ressenti ce séisme.

Le lecteur d”Avant le Big Bang” sera certes impressionné de constater que les auteurs se réclament de la caution d’un grand nombre de savants illustres qui quant à eux ont salué alors l’événement, mais il en est de la plupart de ces augures comme des 2B : on peut être un excellent physicien théoricien tout en étant un piètre logicien. Même s’il s’agit de Nobel, il n’y a pas à leur donner un chèque en blanc dans un domaine où la métaphysique compte autant que la physique. J’ajouterai que me déplaît chez les auteurs la “lèche“ qu’ils font à tous ceux qu’ils citent les célébrant comme d’illustres savants, de grands génies, des autorités incontestées, etc.. En les flattant de manière excessive, il est espéré qu’ils renverront l’ascenseur mais la ficelle est un peu grosse...

Il me semble d’ailleurs que s’il y a peut-être eu quelque ébullition qui m’a échappée voici deux ans, la fièvre est bien retombée depuis. Il faut beaucoup de temps pour écrire un ouvrage pareil ; j’en sais quelque chose, et la science des origines a fait du chemin lorsqu’il finit par paraître. À tout prendre, pour ce qui est de l’historique, je préfère la sobriété d’un ouvrage comme celui de François de Closets sur Einstein “Dieu ne joue pas aux dés “ (Seuil 2003) qui relate lui aussi la fascinante aventure qui a été celle de la physique théorique au 20ème siècle. Ceci dit, avant d’argumenter ma critique sur des faits précis, je tiens à dire que j’apprécie l’enthousiasme juvénile des 2B pour cette aventure qui m’a moi-même passionné et dont le suspens est bien supérieur à celui qu’on peut trouver dans les fictions que proposent le cinéma ou les romans. C’est une histoire vraie. Presqu’à chaque page on trouvera sous leur plume les adjectifs : inouï, fantastique, extraordinaire etc ... et cette spontanéité ne me déplaît pas, mais le grand public risque comme en 1991 de se laisser convaincre par cette ferveur communicative sans apercevoir les approximations, les confusions, les failles du raisonnement que j’ai relevées et dont je vais citer les principales.

“L’Avant le Big Bang” selon les Bogdanov

Première interpellation, le titre de l’ouvrage “Avant le Big Bang”. Je m’imaginais que le livre allait parler des nombreuses spéculations actuelles sur “l’avant de l’instant zéro ( T0)” que bien des cosmologistes se refusent à considérer comme un commencement absolu. Pour eux il y a un avant de la singularité initiale, théâtre de l’explosion appelée Big Bang entre le temps T0 et le temps de Planck Tp où se dresse un mur infranchissable à l’investigation Physique : le mur de Planck. Ils font exister le vide quantique avant T0 ou alors il considèrent que T0 est point final d’un Pré-Univers qui implose en même temps que point initial d’un Univers qui explose. Ce n’est que peu à peu que j’ai compris que les 2B concevaient la singularité initiale comme une sphère de centre T0 dont le rayon était le Temps de Planck (Tp). Ils situent l’événement Big Bang sur la surface de cette sphère , c’est à dire sur le mur de Planck, tandis que l’intérieur de cette sphère constitue un “pré-espace-temps”et c’est uniquement ce contenu de la sphère qui fait l’objet du livre ( p 233 :” le Big Bang n’ a pas pu se produire derrière le mur de Planck”). Avant d’avoir lu le livre j’étais donc a priori choqué par son titre car pour les particules élémentaires, le Temps est symétriquement réversible, L’avant et l’après sont donc indécidables entre T0 et Tp et je ne vois pas pourquoi ils redeviendraient décidables avant T0 encore que cela pourrait s’admettre par raison de symétrie puisqu’ils sont décidables après Tp. Mais cette argumentation est spécieuse car si T0 et Tp sont indécidables, ce que semblent admettre les 2B, on ne voit pas pourquoi situer le Big Bang en T0 plutôt qu’en Tp. Je reconnais que les 2B prennent soin de distinguer le regard que nous portons du dehors sur cet intervalle liminaire de Planck avec notre métrique humaine de la réalité de cet intervalle dont la métrique est différente (p 227). Pour nous qui distinguons l’Avant de l’Après, tout intervalle de temps a une durée bornée par un commencement et une fin ; cependant lorsque nous voulons légitimement désigner le moment où, vue du dehors, cesse la durée (T0,Tp) de Planck, nous ne devons pas oublier pour autant que si cet intervalle de Planck a une durée il n’a pas de chronologie interne. Il faudrait appeler “T0 ou Tp” ce point final vu du dehors. Je veux bien qu’il soit très difficile de déprogrammer notre regard pour concevoir la réalité interne de cette sphère initiale, mais j’observe que ce bouclage entre Alpha et Oméga est postulé depuis 2000 ans par la Théologie et qu’il est consistant avec la symétrie temporelle postulée depuis Dirac par la théorie quantique. Sur ce point la thèse des 2B me paraît manquer de consistance. À cet égard, je rappelle que pour moi il ne faut pas distinguer du Big Bang la singularité initiale ; ils constituent ensemble tout le contenu et le contenant de cette sphère initiale de rayon Tp. Mais la Création ne se réduit pas à cette sphère qui se situe dans le vide quantique créé en même temps qu’elle, mais j’aborde plus loin cette question du vide quantique. En bref, pour moi le Big Bang n’est pas un point initial, c’est une mise à feu qui a une durée (T0,TP) tandis que pour les 2B cette mise à feu intervient en TP.

Le concept d’action est mal défini

Voilà donc que les 2B se penchent sur l’avant de cette mise à feu derrière le mur de Planck qu’il convient de se représenter comme une sphère dont le contenu est une boule. Distinguant donc soigneusement cette enveloppe sphérique bidimensionnelle, contenant de la boule de ce contenu tridimensionnel, la singularité initiale, ils se lancent alors dans une théorie du Temps complexe, temps fluctuant qui n’est pas notre Temps. Je crois qu’ils sont victimes de la difficulté qu’a la physique à concevoir l’action qui est pourtant le concept de base de la théorie quantique. Il est très significatif à cet égard que les 2B se bornent à dire de l’action (p 245) qu’elle est un “concept que l’on peut grossièrement relier à l’énergie”. Après cette définition plus que sommaire, ils ne reviennent pas sur cette notion d’action pour la préciser, autant que j’aie pu lire leur ouvrage qui malheureusement ne comporte pas d’index. L’Action physique a une définition précise ; elle a pour formule de dimension TFL, composant le Temps T et l’énergie FL. Faire abstraction du Temps de l’Action est à mon avis faire la même bourde que si l’on dit que “la vitesse (L/T) est un concept que l’on peut grossièrement relier à la Longueur L”. Et c’est très inquiétant quand l’essentiel de cet ouvrage est consacré à l’analyse de l’action subquantique en amont du mur de Planck.
Mais mon inquiétude s’accroît quand je découvre page 295 une autre bourde “Zéro à la puissance Zéro n’est pas égal à zéro mais à Un, fantastique résultat..”. En fait, fantastique énormité dans la bouche de Grichka B. docteur en mathématique qui ne devrait pas ignorer que 00 est de manière indéterminée égal à 0 ou 1, indétermination qui est précisément liée à l’indétermination de l’avant et de l’après. En effet Nn est égal à 1 si n tend vers 0 plus vite que N ; il est égal à 0 si N tend vers 0 plus vite que n. Il s’agit de savoir lequel de N et de n arrive à 0 avant l’autre et si l’avant et l’après sont indécidables la valeur 0 ou 1 de Nn est également indécidable. Cette relation naturelle entre la réversibilité du Temps, réalité physique signifiante, et 00, idéalité numérique signifiée, est significative d’une contingence ontologique caractéristique de la singularité initiale, Cette erreur des 2B est révélatrice de l’illusion qu’ils partagent avec nombre de mathématiciens selon laquelle les mathématiques sont complètement affranchies de la physique, que leur expression formelle est éthérée alors qu’elle serait inexprimable et incommunicable si elle n’était pas élaborée par les circuits logiques des neurones qui n’ont rien d’immatériel, avant d’être traduite par des signes certes conventionnels mais physiquement matérialisés. Un software ne fonctionne pas sans hardware. Or précisément la thèse des 2B est que la boule de la singularité initiale n’est que mathématiques pures. Avant le Big Bang localisé sur le mur de Planck il y a selon eux un autre Big Bang, celui de la révolution conceptuelle qu’apporte leur thèse sur le statut purement mathématique de la singularité initiale.
Comme selon les 2B “la singularité à l’origine, en tant que point mathématique, n’a aucune substance ( et donc aucune existence) physique”, ils entendent se consacrer à l’analyse de ce statut purement mathématique grâce à un outillage d’avant-garde suffisamment pointu qu’ils estiment maîtriser et qu’ils s’efforcent de mettre à la portée de leurs lecteurs. Car cette formalisation mathématique est de plus en plus hermétique sauf pour quelques initiés. Mais on n’a plus envie de s’y plonger dès lors qu’est démasquée cette pétition de principe. Ils se fondent notamment sur la théorie des groupes qui est une algèbre des opérations sur les nombres et à l’étage encore au dessus sur les algèbres des opérations sur les groupes, mais on à beau s’élever dans une pyramide d’abstractions de plus en plus distantes de la réalité concrète de ses fondations, ces abstractions en sont néanmoins dépendantes et la pyramide s’effondre si on lui retire ses fondements. Certes, plus on s’approche de son sommet la pyramide, plus il se réduit à une armature si fine qu’elle est presque invisible, elle ne peut l’être totalement sinon elle est indescriptible ; pour exprimer une forme pure un formalisme a besoin de mots audibles ou lisibles.

À mon avis, si les physiciens capitulent devant l’explication physique des phénomènes et n’ont d’autre recours que de s’en remettre aux formules mathématiques qui permettent de les gérer, c’est faute de bien concevoir clairement et de maîtriser le statut trine de l’action quantique qui conjugue dans l’unité du quantum les trois grandeurs Temps, Force et Espace. Le Big Bang est une action de mise à feu et l’on a vu ce qu’il advient si l’on oublie qu’elle a une durée. Mais la Force qu’implique cette action de déclenchement est également escamotée lorsqu’on se contente de conceptualiser un Espace-Temps, comme tout le monde l’admet depuis Einstein, et non un Espace-Temps-Force requis aussi bien par l’Action quantique que par les fluctuations du vide quantique. Car il faut bien une Force pour courber l’Espace et pour déformer le Temps comme le postulent les 2B (p 229). Dès lors que l’on fait intervenir l’Énergie, celle du vide quantique ou l’énergie totale de l’Univers observable, il faut se donner la grandeur Force au même titre que les grandeurs Espace et Temps. D’ailleurs, il ne suffit pas de poser que l’Avant et l’Après sont indécidables pour en inférer que le Temps fluctue entre ces deux pôles ; si un individu hésite entre deux destinations opposées A et B, il reste sur place à moins qu’une Force ne lui impose de faire un bout de chemin vers A, puis de se raviser et de repartir vers B.
Je me demande si l’arsenal mathématique sophistiqué qu’ils utilisent ne fait que traduire sans s’en douter ces indéterminations physiques très simples. Il me semble qu’il en va de même avec la courbure de l’Espace lorsque le contenant et le contenu sont indécidables, ce qui implique que la courbure et le rayon de courbure soient indécidables. Or on sait que leurs expressions mathématiques sont inverses l’une de l’autre ; plus l’angle de courbure est grand, plus le rayon est petit. Mais ce rapport direct ou inverse entre la mesure d’un angle sans dimension et celle d’une longueur unidimensionnelle est le même, à une autre échelle, que le rapport direct ou inverse entre une droite génératrice et le plan qu’elle engendre par translation, ou encore entre une enveloppe bidimensionnelle et son contenu tridimensionnel. C’est dire que si la discrimination entre rapport direct et rapport inverse est indécidable, comme c’est le cas à l’échelle quantique, toute la spéculation des 2B qui repose sur la distinction entre le mur sphérique de Planck et la boule qu’il délimite devient inconsistante, alors que s’éclairent par contre le mystère des quantons qui se jouent de nos notions de dedans et de dehors en passant par des “trous de vers”. Mais surtout, en assignant à résidence les mathématiques dans le point géométrique sans dimension, on leur interdit arbitrairement de passer par un trou de ver et de s’installer plus confortablement dans un espace unidimensionnel, voire multidimensionnel.

Voilà pourquoi je n’ai pas eu envie de relire ce livre avec plus d’attention et peut-être de nuancer mes critiques car il contient beaucoup de bonnes choses. Mais l’essentiel pour moi est que “l’avant du Big Bang” n’est pas ce qu’ils en disent ; comme en 1991, ils se plantent et c’est ennuyeux car c’est au détriment du spiritualisme dont ils se veulent les avocats ; car finalement ils se réclament sans l’avouer trop clairement d’un Dieu mathématicien génial auteur de ces algèbres hypersophistiquées inscrites dans le génome de l’Univers. Je n’ai pas trop de temps à moi pour achever l’élucidation de ce génome qui chez moi ne se réduit pas à de l’abstraction mathématique mais à un message génétique d’une signification première autrement riche et parlante, celle d’un verbe d’accord entre le signifiant physique de la résonance et le signifié numérique de son statut trine. Cette empreinte génétique du Créateur , fondement de toute justesse, de tout harmonie, de tout accord gratuit, de toute communion, de tout amour, ouvre sur une telle espérance d’intelligibilité universellement partagée du sens de la Création qu’il serait dommage de compromettre un enjeu d’une telle ampleur en poursuivant un succès médiatique alors que cette recherche, qui n’est pas encore à terme, n’est pas elle aussi à l’abri de “bourdes” d’un effet désastreux.


Commentaires  Forum fermé

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samedi 11 septembre 2004 à 11h00 - par  Eric

L’affaire Bogdanov dont parle Xavier est relatée de manière critique par John C. Baez
, qui se définit lui-même comme "mathematical physicist specialized in quantum gravity and n-categories" à l’université de Californie de Riverside. Cet article ne fait que confirmer les préventions de Xavier à l’égard des jumeaux.

The Bogdanov Affair

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